La partie la plus au sud de l'Egypte (qui fait donc partie de la haute Egypte) s'appelle la Nubie. La population indigène a la peau beaucoup plus foncée et des coutumes différentes de celles des Egyptiens. Les Egyptiens et les Nubiens font bien la différence entre eux d'ailleurs et à l'époque des pharaons, certains pharaons qui venaient de la Nubie étaient appelés les pharaons noirs.
Tout ça pour dire que la Nubie est une région culturellement riche et que nous allons nous plonger aujourd'hui dans son exploration.
L'Egypte est un grand pays, les distance sont longues, les routes, pas toujours en bon état, les temps de trajet sont donc importants. Le minibus passe donc nous prendre vers 3h30 du matin pour rejoindre le convoi à 4h du matin à la sortie d'Assouan.
Nous allons donc rouler à travers le désert pendant près de 3h pour rejoindre Abu Simbel.
Vous pouvez voir les mirages dans le fond
Nous arrivons donc à Abu Simbel. A ceux pour qui le nom n'évoque rien, revenons un peu sur la vie moderne de ce temple.
La démographie Egyptienne étant ce qu'elle est (50M d'habitants en 1980, 80M aujourd'hui) les besoins de l'Egypte moderne sont complexes et la construction d'un monumental barrage sur le Nil pour en contrôler les crues (et rendre donc le Nil navigable toute l'année) et subvenir aux besoins en eau était impérative. En 1959, la construction du barrage d'Assouan était déjà bien avancée quand l'Egypte et le Soudan ont fait appel à l'Unesco pour sauvegarder le patrimoine culturel. C'est ainsi que plusieurs monuments ont été déplacés (le temple d'Abu Simbel et le temple de Philae par exemple) et 46 villages nubiens inondés.
Le lac fait quand même 500 kilomètres de long
Le chantier était pharaonique et le temple a intégralement été découpé en bloc de 15 tonnes puis remonté 70m plus haut sur une montagne artificielle copie exacte de la montagne originale.
Revenons donc à notre visite.
Nous descendons vers le temple et comme d'habitude, c'est incroyable, on est au milieu du désert, et là il y a un temple monumental, super bien conservé, avec des statues gigantesques, des fresques surréalistes et petite particularité du temple d'Abu Simbel, il y a au fond 4 statues (Ramsès II et 3 dieux) qui se retrouvent éclairés par la lumière du soleil 2 fois par an seulement, le 21 février et le 21 octobre (jour de naissance de Ramsès II et jour de son couronnement). A noter que la statue de Ptah n'est pas éclairée car c'est le dieu des Ténébres (du noir, que l'on retrouve dans le nom du pays Egy - Ptah : la terre noire en raison des limons déposés par le Nil).
Les 4 statues de Ramsès II à des âges différents
La mère de Ramsès II et sa femme préférée Nefertari entre ses jambes.
Comme d'habitude, les photos à l'intérieur sont interdites
Juste à côté de ce grand temple, il y en a un plus petit mais tout à fait intéressant également puisque qu'il est dédié à Nefertari.
Notez quand même que pour le temple de Nefertari, il y a seulement 2 statues de Nerfertari et 4 de Ramsès II, quel coquin =)
Nous faisons une petite pause puis hop, retour dans le minibus pour 2h de route jusqu'à Philae.
Arrivés à proximité de Philae, le bus nous lâche, nous et un couple de jeunes Argentins très sympas, pour que nous montions dans un taxi Peugeot 504 tout pourri. En effet, nous sommes les seuls 4 à faire la suite des visites. Et nous avons été inspirés =)
Philae est un temple extraordinaire, il est moins fréquenté que tous les autres monuments que nous avons visité, c'est un temple sur une île, nous devions être une douzaine sur l'île en tout et pour tout. Ce temple a également été déplacé suite à la construction du barrage.
C'est le temple des derniers adorateurs des dieux antiques. En effet, un peu à l'image du petit village gaulois résistant encore et toujours à l'envahisseur, Philae a continué à vénérer Isis jusqu'au IV siècle après JC. L'Empereur Romain Théodose fit alors fermer le temple et les coptes le transformèrent en église.
On accède au temple en bateau, il a fallu négocier grave le tarif du bateau.
Notez l'état de conservation absolument phénoménal et l'absence totale de touriste
Amandine aime le produit !
Chose extrêmement rare pour des bâtiments qui ont plus de 3000 ans : le plafond est encore là.
Deux choses intéressantes sur cette photo : notez le caractère plus moderne des fresques (nombrils, seins, détails des coiffes), vous pouvez également remarquer les parties que les monothéistes ont souhaité masquer : visages, seins, bras qu'ils ont mutilé.
Même les romains ont visité ce site en tant que touristes : l'un d'eux à écrit "B MURE est un idiot".
Après Philae nous avons filé vers le barrage d'Assouan
Pas grand chose à voir ici, c'était le plus haut barrage au monde au moment de sa construction
et nous avons enchaîné avec l'obélisque inachevée. Cette obélisque devait être la plus grande d'Egypte avant que le sculpteur ne se rate et la casse. Du coup, le travail a été laissé en plan ce qui nous a permis de mieux comprendre comment ces monuments étaient extraits.
Notez les impacts sur les bords de l'obélisque, ce sont les traces d'impact des rocs utilisés pour l'excavation.
Voici les fameux rocs qui permettent de casser le granit pour sortir l'obélisque. Quel travail cela devait représenter ...
Après cette longue journée, le retour a Assouan fut salutaire. Au nom de l'humour, nous avons décidé de manger au MCDo, vue sur le Nil (premier fast food depuis notre arrivée en Egypte !)
Demain est une journée de transit. Nous traversons toute l'Egypte !
y'a plus de mots face a tant de merveilles et de richesses tant naturelles que culturelles ,c'est magique!
RépondreSupprimermerci pour vos images et commentaires qui donnent envie de se replonger dans l'histoire
et font litteralement rêver à vous en donner des mirages!...
vraiment c'est "the voyage"
bisous sour
sour
A en juger par les statues, Ramsés a eu une adolescence difficile.
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